Etape 27 - Izmir - En cheminant le long des murailles
Vendredi 18 mai 2018. De retour dans le jardin de Kadifekale**, je cherche à grimper de nouveau sur la muraille. Bonne pioche ! En m'enfonçant un peu plus dans le jardin, je trouve une volée de marches qui me permet de me hissse sur un nouveau pans de l'ancienne citadelle romaine.

De là, on peut voir les murailles courir tout le long de la colline qui protégeait la ville antique des envahisseurs, des barbares tout d'abord, des Goths notamment, puis plus tard, du conquérant arabe qui ne parvint à prendre la ville aux Bysantins qu'au début du XVe siècle.

Ici et là, des pans entiers de muraille se sont effondrés, mais cette aspect me semble beaucoup plus authentique que le morceau de citadelle accessible normalement au public, un tantinet trop bien restauré.

Cette visite de Kadifekale me permet d'aborder l'histoire de Smyrne après la période romaine. Car la ville, passée sous la domination bysantine, continua longtemps de prospérer, devenant le siège d'un important évéché à mesure que l'influence de sa voisine Ephèse déclinait.

La prospérité de la ville attira forcément les convoitises des premiers Arabes musulmans, qui, dès le VIIe siècle, vinrent faire le siège, sans succès, de la citadelle. Mais celle-ci résista. Si bien que ce n'est qu'en 1076 que la ville tomba entre les mains musulmanes, celle des Turcs seldjoukides.

Une courte parenthèse car dès 1097, la ville revint entre les mains de l'empire bysantin aidés en cela par les premiers Croisés francs. Tour à tour prise par les Bysantins, les Francs, les Gênois, les Ottomans, les chevaliers de Rhodes et les armées du puissant Tamerlan, elle ne fut prise finalement qu'en 1415 par le sultan ottoman.

Pendant pus de 400 ans, la ville continua d'abriter de nombreux étrangers qu'on appela très vite les Lévantins, citoyens non-ottomans qui dépendaient de leurs ambassades respectives, mais qui étaient acceptés pour développer commerces et échanges culturels. Beaucoup de Français y étaient alors installés.

Smyrne était alors le principal centre maritime de l'empire ottoman et une plaque tournante du commerce mondial, débouché de tous les produits de l'Anatolie, et concurrente d'Alep pour l'exportation des marchandises provenant de Perse.

La ville de Smyrne comptait alors quelque 90.000 habitants dont de très nombreux marchands non musulmans ou étrangers : Grecs, Juifs, Arméniens, Français, Italiens... Une population cosmopolite qui fit de Smyrne la ville la plus brillante et la plus occidentalisée de tout l'empire Ottoman.






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